Le parc national a reçu lundi 11 août ce label international. Il n’en existe que treize dans le monde.
Lever les yeux au ciel et les plonger dans les étoiles… sans lumières pour brouiller son plaisir. Désormais, le monde entier sait que l’un des sites idéaux pour le faire s’appelle le Parc national des Cévennes (PNC).
Le président du conseil d’administration, Henri Couderc et la directrice, Anne Legile, ont en effet reçu officiellement, lundi 13 août, le label de « Réserve internationale de ciel étoilé » (Rice) décerné par l’International Dark-sky association.
Un label rare, réservé à des sites exceptionnels, lancé en 2001 par cette structure américaine à but non lucratif. Il n’existe en effet que treize réserves réparties à travers le monde, de la Nouvelle-Zélande au Pays-de-Galles, en passant par la Namibie.
3 560 km2 préservés
Avec une réserve de 3 560 km2, et une zone centrale de 938 km2 où la noirceur est totalement préservée, les Cévennes, entre Lozère, Gard et Ardèche, deviennent la plus grande réserve d’Europe. Et la quatrième plus grande au monde. Ceci devant l’unique autre site français déjà labellisé en 2013 : le Pic du Midi (3 112 km2). La plus grande réserve au monde, Mont-Mégantic (5 300 km2) étant située au Canada.
Pour obtenir le label, il n’a pas suffi de lever les yeux au ciel un doux soir d’été. Après une candidature posée en août 2016 depuis le sommet du Mont Aigoual, la qualité du ciel a ainsi été vérifiée 370 fois en deux ans.
Et surtout, un travail en profondeur a été mené avec les collectivités locales. Au-delà de la zone centrale, en effet, est instituée une zone tampon dans laquelle administrateurs publics, habitants et entreprises reconnaissent l’importance du ciel étoilé et s’engagent à le protéger.
Volonté « d’éclairer mieux »
Le label Réserve internationale de ciel étoilé n’a pas été obtenu sans effort. Pour faire partie des 13 sites reconnus à ce jour dans le monde, le parc national des Cévennes et les différents acteurs concernés par l’éclairage nocturne de ce vaste territoire ont dû s’accorder sur une politique volontariste de gestion. Une politique qui se traduit par la mise en place d’un cahier des charges extrêmement rigoureux et reconnu par le jury de l’International Dark-Sky Association (IDA) comme l’un des plus exigeants au monde.
Le but n’étant pas de ne plus éclairer mais d’éclairer mieux, plusieurs villages situés au cœur du parc national seront donc aidés pour faire évoluer leur éclairage. L’Union européenne soutient d’ailleurs financièrement le parc pour l’occasion.
Le ministère de la Transition écologique et solidaire a salué, lundi, ce label sur son site internet ainsi que sur sa page Facebook. Une journée de manifestations était également organisée pour célébrer le parc sous les étoiles. Ceci alors qu’aujourd’hui, en raison de la pollution lumineuse, la voûte céleste est en fait invisible pour pas moins d’un tiers de la planète…